Les coureurs de la première (ré) édition du marathon de Bordeaux, en 2015, se souviennent avoir été douchés et par la pluie, incessante pendant presque toute la course, et par les multiples problèmes d’organisation. Ces coureurs se souviennent aussi, surtout, de la formidable atmosphère qui avait porté leurs foulées sur le luisant macadam bordelais. C’est, peut-être, sans doute, ce qui a permis au marathon de passer outre ces avatars qui auraient pu noyer ses ambitions.
J’étais dans la course, en avril 2018. Près d’un an et demi plus tard, la mémoire se souvient encore de cette atmosphère si singulière, jamais vécue pendant les dix précédentes années, aussi bien en tant que coureur qu’en tant que journaliste sur les différents évènements sur route couverts.
Brouhaha permanent
De quoi s’agit-il, donc ? Sur les premières foulées, le long des quais, en direction du pont Chaban-Delmas, un brouhaha permanent vous accompagne. Ici, les spectateurs sont supporteurs. Ils encouragent, ils crient, ils tapent dans les mains. Ils forment une cohorte actrice à part entière de la course. C’est un vent de dos qui vous soulève, même s’il est de face. Qui vous enjoint, vous oblige, à zyeuter sur la montre pour parfois ralentir et éviter que vos voiles finissent par démâter dans le souffle des encouragements.
Reportage paru dans Sud Ouest, mercredi 23 octobre 2019.
2019-10-23 Marathon au coeur de la ferveur bordelaise