« Mettez-vous en pièces pour les autres, défoncez-vous, faites craquer les squelettes, vendez-leur du rêve. Voilà ce que ça voulait dire : arrachez-vous la peau pour nourrir les espoirs des autres ». Scandée par des métaphores aussi explosives qu’un départ de 100 mètres, Cécile Coulon raconte dans Le Cœur du Pélican avec une acuité confondante l’ascension d’Anthime, athlète promis aux plus grands succès sur 800 m, mais dont l’élan sera brisé par une vilaine blessure. Vingt ans plus tard, alors qu’il mène une vie insipide, Anthime reprend l’entraînement et va s’accomplir en parcourant la France…;
En filigrane, de son écriture affûtée comme un marathonien l’est après des centaines de kilomètres avalés, l’écrivaine de 26 ans au grand talent (qui a publié son premier roman…à 16 ans) dépeint la complexité des sentiments d’un être humain soumis aux feux des projecteurs tout en interrogeant les méandres de la gloire sportive et l’ambivalence d’un public bien trop volatile.
Cécile Coulon, qui « adore écrire sur le sport », véritable « vivier romanesque délaissé pendant longtemps », mène actuellement une thèse de littérature à Clermont sur le corps et le sport dans la littérature contemporaine française. Elle confie notamment pourquoi la course à pied, qu’elle a découvert à 15 ans et pratique 4 à 5 fois par semaine (« j’aime bien le semi-marathon et j’ai maintenant deux objectifs : rester sous les 50’ sur 10 km », barrière qu’elle a pour la première fois franchie cette année, et « courir un marathon »), lui est si indispensable.
Pourquoi avez-vous choisi de traiter ce thème, complètement différent de vos quatre autres romans ?
On a l’habitude de voir les Bleus qui gagnent à l’Euro ou Usain Bolt qui gagne les JO ; tout le monde se fout un peu du reste (rires). Je voulais parler (…) »
Interview parue dans le numéro 246 de VO2 Run.