Il y a une trentaine d’années, courir un marathon était considéré comme un défi extrême…jusqu’à devenir banal aujourd’hui. Enfin presque, cela nécessite une préparation certaine. Toutefois, le curseur de l’extrême s’est semble t-il déplacé vers le « toujours plus », des ultras, parfois aux dénivelés saisissants, à des courses encore plus longues, telles que le Tor de Géant (330 km avec 24 000 D+) ou la TransPyrenea l’été dernier (866 km à travers les Pyrénées ; 65 000 D+).
Pourquoi l’être humain éprouve ce besoin de (re)pousser ses limites toujours plus loin, autant au niveau de la distance que dans le fait de se dépasser en compétition, témoin ces coureurs qui arrivent exténués à l’arrivée d’un marathon ou autre ? Y a-t-il justement, une limite, et si oui, quelle est-elle ? Qu’est ce qui déclenche la volonté d’un coureur de se lancer à l’assaut d’une distance extrême ?
Des coureurs nous ont expliqué leurs motivations, alors que l’œil du sociologue Jean-François Dortier, qui vient de publier « Après quoi tu cours ? » offre un regard éclairant.
Le « no limit », repousser ses limites, un phénomène récent ? Premier marathon olympique féminin (pas loin d’un siècle après le premier masculin en 1896 !!), en 1984 à Los Angeles. La Suissesse Gabriela Andersen-Schiess (1), titubante, met plus de six minutes à parcourir le dernier tour de piste. « Je n’ai jamais autant souffert » dira t-elle (…) »
Nous avons cherché des clés de compréhension à ce phénomène de la course à l’extrême, en interrogeant coureurs (Caroline Chaverot, Rénelle Lamote, Simon Denissel), organisateur, et sociologue.
Dossier publié dans le numéro 247 de VO2 Run.