Tout au Nord de Paris, dans le 18e, le Boulom de Julien Duboué –acronyme pour « Boulangerie où l’on mange »– nous fait oublier avec bonheur les perfides buffets des centres commerciaux ou autres restaurants asiatiques.
Encore un doute ? Les « bonne dégustation » ou « bonne continuation » distillés par un service prévenant, qui vous propose au débotté une saucisse de canard cuite au barbecue ou des sardines grillées grenade et baies de goji, vous en assurent pleinement.
Ici, on se régale pour (vraiment) pas cher (29 euros le midi, 39 le soir). On pousse la porte, on vous explique le concept en vous bardant d’emblée de généreuses tranches de pain (maïs, cinq céréales etc…) cajolées par Matthieu Dalmais.
Comme à la maison
« Faîtes comme à la maison » avait susurré la serveuse. Effectivement, on se sent un peu chez soi dans l’établissement du chef landais, déjà repéré avec son bar à tapas A Noste.
Le large miroir qui barre le mur au fond de la salle présente une fresque où une vingtaine de convives sont attablés devant force plats.
Convivialité, partage, chaleur, le ton est donné. Sauf que le problème du buffet à volonté, c’est qu’on est tenté de tout goûter. Se tenir donc à une stricte discipline : petites portions et patience –ne pas se ruer sur les victuailles une fois votre première assiette avalée.
Au milieu d’une grande salle trônent les entrées et les desserts. Gaspacho concombre curry, charmant houmous de haricot, escabèche de merlu, rillettes de boudin noir, jolis légumes grillés chèvre fais, fraîcheur des salades de fenouil, de boulghour ou de lentilles.
Place ensuite au chaud. La daurade en croûte de pain et sa délicieuse sauce nantaise déborde sur l’échine de cochon sauce barbecue, placé par le serveur dans la même assiette. Ça fait partie du jeu !
Accompagnements : étonnante polenta crémeuse, généreuses et vraies frites maison, aubergine courgettes, etc…
Petite pause avant d’attaquer les desserts. Mousse au chocolat, crêpe Suzette flambée à l’armagnac, le choix est large, encore. La tarte au citron est un brin massacrée par les fins gourmets vous ayant précédé.
Mais c’est bon, et vous en redemandez. Sur le chemin du retour, en (re)passant devant la boulangerie, vous craquez pour une crème brûlée, des fois qu’une (insidieuse) faim venait à vous tirailler au cœur de l’après-midi…
Photos (sauf mention contraire) : site internet Boulom.