“Charges supplémentaires, hausse des prix, retards d’approvisionnement, manque de personnel. En Grande-Bretagne, les conséquences négatives du Brexit, entré en vigueur il y a un an, s’amoncellent.
Cyrille Rollet est professeur de français à la faculté de Lancaster, au Nord-Ouest de l’Angleterre. Il recrute depuis une petite dizaine d’années, à titre bénévole, des francophones qui tiennent des stands sur le marché de Noël de Manchester, où il a exercé par le passé. « Je publie en général deux annonces, en septembre-octobre, et je reçois une quarantaine de candidatures. J’en ai publié quatre, en 2021. J’ai reçu quatre CV ».
Le Royaume-Uni est officiellement sorti de l’Union Européenne le 1er janvier 2021. Depuis cette date, les nouveaux étudiants ont besoin d’un visa et ne peuvent plus exercer de petits boulots.
Cyrille Rollet prolonge : « Un Breton qui faisait des crêpes a décidé d’aller à Milan, cette année. Pourquoi ? Beaucoup, beaucoup moins de paperasse. Manchester est très rentable, pourtant ».
Le Brexit ? « Un cauchemar », « un désastre », telle est la première réaction, quasi unanime et souvent accompagnée d’un soupir, de toutes celles et ceux qui travaillent dans le commerce et l’hospitalité.
Les conséquences se situent à deux niveaux. D’abord, l’augmentation des coûts à la douane – « red tape », disent les Britanniques. Paul Kelly est manager de l’entreprise familiale KellyBronze, qui fournit le Royaume-Uni en dindes de (grande) qualité. Elles « maturent » six mois, dans la campagne de Chelmsford aux portes de Londres, soit deux fois plus (…)”
Reportage dans les colonnes de Sud Ouest Dimanche, dimanche 9 janvier 2022.