Il y a de la tendresse à les écouter narrer des souvenirs imprimés dans la chair, comme leurs premières fois au stade à peine quitté le couffin ; à les voir soulever la manche de leur maillot, fiers mais pas vaniteux, qui laisse découvrir sur un bras le « Tricky Tree » symbole du club ; à les observer tourner les pages d’un vieux carnet remplis d’autographes ; à contempler par-delà l’écran d’un téléphone des plaques achetées près de 100 euros habillées de leurs patronymes et gravés dans un mur du stade, pour ce que celui-ci conserve leur trace éternelle. « Pour être ici quand on ne sera plus là » légende Aaron Slacks, 22 ans.
(…) L’histoire d’un club tient du funambule : la plume serpente sur le fil des pages anciennes qui décrivent la gloire, parfois magnifiée, comme pour se raccrocher à cette exaltation révolue au moment où les chapitres du présent brouillonnent et ceux de l’avenir esquissent une feuille blanche.
Reportage paru dans L’Equipe lundi 1er août.
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