Les yeux de David Monaghan s’embuent. Sa voix se brise, derrière ses lunettes noires. « J’étais bousculé, à terre. Je ne pouvais plus ni bouger, ni respirer. J’ai dit une prière. J’ai cru que je n’allais pas revenir à la maison ». L’histoire sert-elle à quelque chose ? se demande t-on, parfois.
Hillsborough est comme inscrit dans la chair de chaque Liverpuldien. C’est à cette aune qu’il faut mesurer l’ampleur de ce qui se joue depuis une semaine, après les graves incidents subis par les fans de Liverpool (et du Real Madrid), avant et après la finale de la Ligue des Champions.
Chez les Reds, l’écho d’Hillsborough avait de nouveau résonné lorsque la série « Anne » a été diffusé sur une grande chaîne britannique, en janvier dernier. Elle racontait le parcours d’Anne Williams, dont le fils Kevin Daniel, 15 ans, est mort sur la pelouse de Sheffield. Anne s’est battue toute sa vie pour que justice soit rendue, aux côtés de groupes de victimes. Elle a été emportée par un cancer, en 2013, un an après les conclusions du tant espéré rapport indépendant (voir ci-contre).
Des larmes de tristesse ont coulé devant les écrans, en janvier. Elles disaient le soulagement, aussi : la vérité était enfin montrée au plus grand nombre. Les souvenirs d’il y a 33 ans se sont superposés à la sombre soirée de samedi dernier, 28 mai. Les larmes ont coulé, encore.
Ce reportage à Liverpool, sur comment la tragédie d’‘Hillsborough a permis d’éviter le drame, comment les Scousers ont gardé leur sang-froid, comment les mensonges de Gérald Darmanin et du gouvernement ravivent le traumatisme de 1989, comment Liverpool fait corps, est paru dans L’Equipe du samedi 4 juin.
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