Parution de mon livre “De la terre à l’assiette – réponses aux menaces sur la sécurité alimentaire” (24 avril)
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Regarder

Regarde le produit que tu achètes

Penses à celui qui l’a fabriqué

Pense à celui qui a mis les mains dans la terre

Pense à celle qui a labouré la terre

Donne lui une existence

Pense à celui qui a mis le produit dans le camion

Pense à celle qui conduit le camion

Pense à celle qui accueille le produit au supermarché

Pense à celle qu’on met le produit en rayon

Pense à la caissière

À sa tendinite

Pense au sans domicile fixe dehors qui attend dans le froid

Tu n’as pas de pièce, tu ne peux pas donner

Ce n’est pas grave

Glisse lui un sourire

Glisse lui un bonjour

Pense à ces gens quand tu épluches la carotte

Pense à ces gens quand tu manges la carotte

Regarde ces gens

Regarde ces gens

C’est ça, l’objectif de De la terre à l’assiette. Donner vie à ces gens.

Notre société d’abondance n’était plus habituée aux pénuries. Comment nous nourrir en cas de rupture d’approvisionnement de la chaîne de production, quand les supermarchés ont deux à trois jours maximum de stocks ? Le réchauffement climatique et ses conséquences (canicules, sécheresses, tempêtes, pénurie d’essence), la guerre en Ukraine (re)mettent en lumière l’importance du plus vieux sujet de l’humanité : l’alimentation et son corollaire, la sécurité nationale.

L’autonomie alimentaire des 100 plus grandes aires urbaines en France est de 2%. Ce que nous y consommons y est importé. Nous n’avons plus le temps.

Alors, au lieu d’écrire un exposé, nous avons choisi de raconter une expérience originale, celle de l’auberge associative Arotzenia à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques). Antoine Chépy et Bianca Muller expérimentent un lieu nourricier populaire et alternatif où les clients réguliers sont des adhérents, où les aliments sont issus de l’agriculture paysanne produits et transformés sur le territoire local.

En suivant ce couple, nous rencontrons les producteurs qui travaillent à leurs côtés. Tous questionnent notre modèle alimentaire et esquissent des pistes de réflexion : que représente l’alimentation ? Comment un aliment est-il fabriqué ? Quel est le juste prix d’une assiette ? Quelle est la définition d’un artisan cuisinier, à l’opposé de celle du chef ? Plus globalement, quels sont les besoins du territoire et comment planifier une transition alimentaire juste, à rebours du modèle agro-alimentaire productiviste qui nous a conduit dans l’impasse ?

L’enquête s’immerge dans la vie de cette auberge, et auprès des producteurs qui la nourrissent. Elle esquisse en parallèle, sur le plan national, les solutions et un autre possible que des citoyens et associations explorent, comme la sécurité sociale alimentaire.

Pour entériner la fin de l’abondance, et se préserver du début des pénuries.

Critique parue sur Sirha Food ICI.

Commandes ICI.

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