CARNETS DE RENCONTRE #14, Festival Agitaterre, Lahage (31)
Il suffit parfois de pas grand-chose pour que le regard s’inverse ; pour que la vue se dégage.
« Quand on parle d’écologie, on parle beaucoup de ce que l’on va perdre, mais jamais de ce que l’on gagne » entame Claire dans sa présentation.
Elle a créé un blog, il y a sept ans, « C l’air du temps ». « L’idée était de partager les écueils traversés, et donner ainsi des clés aux gens, que cela soit plus facile pour eux ». Son compte instagram éponyme, sous-titré « écologie imparfaite et heureuse, rassemble 115 000 « followers » – c’est comme ça qu’on dit, non ?
« Le but est d’incarner que l’écologie c’est fun et joyeux ; pas forcément déprimant et contraignant. Je crois beaucoup à la création et au récit. C’est aussi dans la façon dont on parle des choses qu’on peut toucher un maximum de personnes ».
Cela me fait penser à l’écrivaine américaine Kathleen Dean Moore, qui préconise d’ « inonder les réseaux sociaux ».
Claire met de son côté en exergue « les métiers de sens ». « Je vais à la rencontre des acteurs de Toulouse pour montrer ce qui existe déjà. La transition vers une société bas carbone, plus sobre, c’est en gros 800 000 emplois en moins. Mais on ne parle jamais de tout ce qu’on peut gagner. L’Ademe chiffre le nombre d’emplois existants ou à créer liés à la transition écologique (emplois nets) entre 300 000 à 400 000 ».
Le regard s’inverse ; la vue se dégage. Proposer une transition et une vulgarisation joyeuses. Laisser libre cours à la créativité des gens. L’horizontalité plutôt que la verticalité. L’association 3PA, qui organise le Festival Agitaterre l’expérimente au quotidien.
« Pourquoi pas un service civique sur l’alimentation pour tous les jeunes ? »
Fred fait partie d’un collectif de salarié(e)s de l’industrie. « On expérimente une autre approche, la poly activité professionnelle ». Les ateliers d’Icare. « L’idée serait de passer un ou deux jours par semaine, à aider des maraîchers, des agriculteurs, à travailler la terre. L’alimentation et l’agriculture sont des communs. Il y a peut-être des choses à construire à côté des institutions et des entreprises ».
Autre idée avancée : « Pourquoi pas un service civique sur l’alimentation pour tous les jeunes ? Comprendre le vivant leur rendrait un grand service ».
Le regard s’inverse ; la vue se dégage.
La conférence s’intitulait la « sobriété alimentaire ». Le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) définit la sobriété ainsi : « un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande d’énergie, de matériaux, de terres et d’eau tout en assurant le bien-être de tous les êtres humains dans les limites de la planète »
Les médias mainstream s’insurgent à l’idée de la décroissance. Mais la tempérance, la modération, dans tous les champs de la vie, invitent à questionner notre organisation sociale, notre société tout court, à nous questionner nous-mêmes. A déconstruire le miroir que la profondeur de ces interrogations reflète.
De la terre à l’assiette débute dans les pas d’Antoine, au marché de Saint-Jean-de-Luz. Antoine fut le premier artisan cuisinier à y mettre les pieds, en 2010. « Des fois y’a ; des fois y’a pas ». Ce n’est pas lui qui décide. Le produit décide de la recette. ça lui arrive, parfois, de prendre dix kilos de courgettes en fin de vie à une maraîchère, que personne d’autre ne prendrait sinon. Antoine est un valoriste : il ré emploie, valorise et recycle ce qui serait sinon considéré comme un déchet. Antoine est aussi l’un des derniers artisans cuisiniers à cuisinier les abats des producteurs Beñat et Mikel Negueloua, qui partent autrement à l’équarissage.
Le regard s’inverse ; la vue se dégage.
(Merci à Claire pour la découverte du terme “valoriste” et à toute l’équipe du Festival Agitaterre, pour l’accueil et l’énergue chaleureuses).
Calendrier et comptes rendus des rencontres passées et à venir :
Jeudi 28 avril : Club de la Presse de Bordeaux (33) – carnet compte rendu #1
Vendredi 29 avril : Librairie La Curieuse, Arudy (64) – carnet compte rendu #2
Samedi 30 avril : Librairie le 5e art, Saint-Jean-de-Luz (64) – carnet compte rendu #3
Jeudi 11 mai : Librairie café Menta, Ossès (64) – carnet compte rendu #4
Dimanche 15 mai : Festival Livre Sans Frontière à Oloron Sainte-Marie (64) – carnet compte rendu #5
Vendredi 19 mai : apéro littéraire Librairie La Rêverie Aire-sur-l’Adour (64) – carnet compte rendu #6
Mercredi 24 mai : Librairie L’Escampette, Pau (64) – carnet compte rendu #7
Jeudi 1er juin : Librairie Tandem, Mauléon (64) – carnet compte rendu #8
Vendredi 16 juin : Amap Bernadets (64) – carnet compte rendu #9
Samedi 17 juin : Festival Le réveil des carottes, Oloron Sainte-Marie (64) – carnet compte rendu #10
Jeudi 22 juin : chez le producteur Pietometi, Ogeu-les-Bains (avec la librairie La Curieuse, Arudy) (64) – carnet compte rendu #11
Samedi 24 juin : Librairie La Grande Illusion, Hendaye (64) – carnet compte rendu #12
Jeudi 29 juin : Cafe Au Pais, avec la librairie Chez Gustave, Morlaàs (64) – carnet compte rendu #13
Dimanche 2 juillet, 13h30 : Festival AgiTaterre, Lahage (31) – carnet compte rendu #14
Samedi 16 juillet, 17 h : Festival international de Journalisme, Couthures-sur-Garonne (33)
Dimanche 10 septembre : Salon “bal(l)ade littéraire”, Lons (64)
Jeudi 14 septembre : Librairie-boutique Chez Margot, Cambo-les-Bains (64)
Samedi 16 septembre : Espace Culturel Leclerc, Niort (79)
Lundi 18 septembre : Gaztetxe (maison des jeunes), Ascain (64)
Vendredi 22 septembre, 19 heures : Librairie Page et Plumes, Limoges (87)
Jeudi 5 octobre, 20h30 : Echiré (79)
Vendredi 13 octobre, 18 heures : Librairie Georges, Talence (33)
Vendredi 27 octobre : La coulée douce, MJC Berlioz, Pau (64)
Samedi 28 octobre : La chouette qui lit, Marciac (32)
Jeudi 2 novembre, 19 heures : Café Climat à Aquiu, Pau (64)