Comment je vais survivre ? Rencontre #13 De la terre à l’assiette (Impacts Editions)

#RENCONTRE13, Librairie Chez Gustave, Morlaàs, (64), jeudi 29 juin.

« Je travaillais à Montréal au moment du Covid, en mars 2020. Les magasins étaient vides. Rien. Il n’y avait même pas une boîte de champignons, et je déteste les champignons. Grosse angoisse. Vide, dans ma tête . Je vais mourir de faim. Comment je vais survivre ? »

Marjolaine a squatté chez une amie pendant une semaine. Elle avait des stocks.

Marjolaine a été percutée, alors, de plein fouet, par cette question que nous avions, que nous avons, collectivement abandonnée : « D’où vient la pizza que je mange ? D’où vient la pâte ? D’où vient la tomate ? »

Marjolaine est revenue en France, depuis. Son métier en marketing digital lui a permis de voyager de Londres à Montréal en passant par Paris. Mais son métier ne faisait plus sens.

Elle a toujours voulu ouvrir une librairie. Elle a toujours aimé voyager à travers les livres.

Elle est née dans le Pays Basque intérieure. Elle a fait une étude de marché. Il n’y avait pas de librairie, à Morlaàs. Il y en avait une il y a quarante ans, apparemment. Mais personne n’est capable d’en dire le nom, dans le café bar Au Pais, sur la place de l’église. Chez Gustave est ouvert depuis quelques mois, à Morlaàs. Chez Gustave, hommage au chat de Marjolaine. Succès. Clientèle essentiellement CSP +, dont de nombreux expats britanniques qui travaillent chez Safran, chez Total.

« Comment faire, pour faire changer les choses ? »

Marjolaine a créé un club de lecture. Elle a ses dizaines de fidèles, chaque mois à Au Pais.  Café populaire, café solaire. A la rencontre des gens, transmettre et partager le goût de la lecture et la littérature.

En entrant, d’ailleurs, un monsieur au visage abimé, les deux index cendrés par la clope.

« C’est génial, Le contrat social ! Merci pour le le conseil ! Il faut lire ça pour rentrer en politique ». Sourires. Il enchaîne. « Macron ne l’a pas lu ! »

La politique, partout, tout le temps. A la fin de la rencontre, une question, qui revient inlassablement au fil des rencontres.

« Comment faire, pour faire changer les choses ? »

Quelques bribes de réponses, non exhaustives, sans ordre particulier :

-Investissez-vous au niveau local : la question alimentaire est portée par de très nombreuses associations et collectifs. Un exemple : rejoignez les groupes qui expérimentent la Sécurité Sociale de l’Alimentation, partout sur le territoire.

-Proposez au sein de votre entreprise, de votre collectivité, des ateliers Icare. Ces Ateliers « rassemblent les salariés de tous les secteurs qui veulent réconcilier travail et écologie, par des ateliers collaboratifs, via l’expérimentation, avec des projets de terrain ».

-courrez-voir votre maire, vos élu(e)s et demandez-leur : « Demain, que se passe-t-il en cas de rupture sur la chaîne d’approvisionnement alimentaire ? Comment allons-nous nous nourrir ? »

-offrez à ces mêmes élu(e)s la feuille de route très concrète établie par François Rouillay et Sabine Becker, les 21 actions de l’autonomie alimentaire à mettre en place à l’échelon local

-participez et portez des propositions lors des réunions publiques sur le Schéma de cohérence territoriale (SCoT) de vos territoires, document d’urbanisme qui définit les grandes lignes de l’aménagement du territoire (urbanisme, environnement, habitat, mobilités, le développement économique, etc.)

-écrivez des lettres collectives (manuscrites) à vos élu(e)s, pour promouvoir, par exemple, l’autonomie alimentaire des cantines locales, pour soutenir les producteurs et productrices et l’agriculture locale.

-écrivez des lettres pour créer des services civiques de l’alimentation (idée de Frédéric suite aux échanges deux jours plus tard à Lahage au Festival Agitaterre)

-rejoignez / créez des jardins partagés et transmettez / partagez vos connaissances

-faites intervenir dans votre collectivité Stéphane Linou qui forme les élu(e)s à la sécurité alimentaire et la sécurité nationale

-montez une liste avec des citoyennes et citoyens qui partagent vos idées, prenez la mairie, et créez une régie municipale agricole, comme à Mouans Sartoux

-cultivez la joie

-cultivez le lien, avec vos maraîchères et maraîchers, vos éleveurs et éleveuses

-un moment de doute ? Allez voir Antoine et Bianca à Arotzenia – maiis pas besoin de douter pour y aller !

-inondez les réseaux sociaux des initiatives positives qui essaiment partout, de vos doutes, de vos joies, sur la transition écologique. Besoin d’un modèle ? Le compte instagram de c.l’airdutemps.

-utilisez les arts, tous les arts, comme moyen de véhiculer des messages, d’interroger, de questionner, de créer d’autres récits et imaginaires, désirables.

-organisez des cycles de conférences, des conférences gesticulées, des pièces de théâtre, dans les fermes, dans les cafés, dans les bars, dans les lieux populaires. En un mot : diffusez, propagez les autres alternatives, les possibles.

Et ne jamais cesser de lire, pour apprendre, curieux, pour voyager, heureux, curieux :

Quotidien politique, Féminisme, écologie, subsistance, Geneviève Pruvost, La Découverte.

Les Tisserands, Abdennour Bidar, Les liens qui libèrent.

-Revue Silence.

Plutôt nourrir, Noémie Calais et Clément Osé, Tana Editions

On n’achève bien les éleveurs, Coordonné par Aude Vidal. Illustré par Guillaume Trouillard (L’Echappée).

Cause animale, cause du capital, Jocelyne Porcher (Le bord de l’eau).

Lettre ouverte aux ingénieurs qui doutent, Olivier Lefebvre, L’échappée

Reprendre la terre aux machines, L’Atelier paysan, Seuil

De la terre à l’assiette, réponses aux menaces sur la sécurité alimentaire, Impacts Editions (bah oui quand même 🙂 )

Et à voir : La guerre des graines, documentaire de Stenka Quillet et Clément Montfort.

Calendrier et comptes rendus des rencontres passées et à venir :

Jeudi 28 avril : Club de la Presse de Bordeaux (33) – carnet compte rendu #1

Vendredi 29 avril : Librairie La Curieuse, Arudy (64) – carnet compte rendu #2

Samedi 30 avril : Librairie le 5e art, Saint-Jean-de-Luz (64) – carnet compte rendu #3

Jeudi 11 mai : Librairie café Menta, Ossès (64) – carnet compte rendu #4

Dimanche 15 mai : Festival Livre Sans Frontière à Oloron Sainte-Marie (64) – carnet compte rendu #5 

Vendredi 19 mai : apéro littéraire Librairie La Rêverie Aire-sur-l’Adour (64)  – carnet compte rendu #6 

Mercredi 24 mai : Librairie L’Escampette, Pau (64) – carnet compte rendu #7

Jeudi 1er juin : Librairie Tandem, Mauléon (64) –  carnet compte rendu #8

Vendredi 16 juin : Amap Bernadets (64) – carnet compte rendu #9

Samedi 17 juin : Festival Le réveil des carottes, Oloron Sainte-Marie (64) – carnet compte rendu #10

Jeudi 22 juin : chez le producteur Pietometi, Ogeu-les-Bains (avec la librairie La Curieuse, Arudy) (64) – carnet compte rendu #11

Samedi 24 juin : Librairie La Grande Illusion, Hendaye (64) – carnet compte rendu #12

Jeudi 29 juin : Cafe Au Pais, avec la librairie Chez Gustave, Morlaàs (64) – carnet compte rendu #13

Dimanche 2 juillet, 13h30 : Festival AgiTaterre, Lahage (31) – carnet compte rendu #14

Samedi 16 juillet, 17 h : Festival international de Journalisme, Couthures-sur-Garonne (33)

Dimanche 10 septembre : Salon “bal(l)ade littéraire”, Lons (64)

Mercredi 13 septembre : Cueillette de l’Aragnon, Montardon (64)

Jeudi 14 septembre : Librairie-boutique Chez Margot, Cambo-les-Bains (64)

Samedi 16 septembre : Espace Culturel Leclerc, Niort (79)

Lundi 18 septembre : Gaztetxe (maison des jeunes), Ascain (64)

Vendredi 22 septembre, 19 heures : Librairie Page et Plumes, Limoges (87)

Jeudi 5 octobre, 20h30 : Echiré (79)

Vendredi 13 octobre, 18 heures : Librairie Georges, Talence (33)

Vendredi 27 octobre : La coulée douce, MJC Berlioz, Pau (64)

Samedi 28 octobre : La chouette qui lit, Marciac (32)

Jeudi 2 novembre, 19 heures : Café Climat à Aquiu, Pau (64)

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